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Le ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye a indiqué le 21 avril 2023 que les enseignants bénéficieraient d’une hausse de rémunération de 10% en moyenne en septembre 2023, reprenant une promesse de campagne d’Emmanuel Macron. Mais le ministre n’a pas précisé sur quelle base était calculée cette progression. Or un document du ministère de l’Education nationale obtenu par l’AFP permet de nuancer fortement cette affirmation: la hausse moyenne n’atteindra à la rentrée, selon ces projections, que 5,5% par rapport à septembre 2022. C’est en fait par rapport à 2020 qu’elle dépasserait les 10% pour atteindre près de 12%. Le document, rendu public depuis par le ministère, montre aussi de fortes disparités : pour une majorité d’enseignants, la hausse à la rentrée prochaine sera inférieure à 5% sur un an, et donc à l’inflation. Le ministère a confirmé le 26 avril à l’AFP que les rémunérations progresseraient en moyenne de 5,5% en septembre sur un an et que la hausse atteindrait 10% « jusqu’à 12 ans de carrière ».
Source : Les imprécisions de Pap Ndiaye sur les hausses de rémunération des enseignants | Factuel
Monter un escalator qui descend : Comment le gel du point et la politique de primes neutralisent la progression de carrière des enseignants
La présente étude reconstitue les traitements individuels perçus mois après mois par Sophie, Nadia et Maxime, professeurs de l’enseignement secondaire, depuis leur entrée en fonction, respectivement en 2000, 2008 et 2016. Ces trois carrières-types permettent l’étude des trajectoires professionnelles d’enseignants agrégés ou certifiés, ayant connu des vitesses de progression de carrière différentes et cumulant de 8 à 23 années d’ancienneté. Elles permettent de suivre l’évolution du pouvoir d’achat individuel à mesure que les professeurs avancent dans leur carrière et d’estimer pour chacun la perte de traitement causée par la sous-indexation du point d’indice et les gains apportés par les mesures salariales.
Cette étude permet ainsi, au-delà de l’analyse globale des grilles indiciaires, de porter un regard inédit sur la politique de rémunération et de valorisation de l’expérience des enseignants tout au long de leurs carrières. Les principales conclusions sont les suivantes :
1. De la carrière en escalier à la rémunération en dents de scie : les gains apportés par les promotions d’échelon sont globalement annulés avant que la promotion suivante ne survienne
2. La sous-indexation du point d’indice a causé des pertes cumulées comprises entre 18 000€ et 70 000€ pour les trois carrières-types étudiées
3. Malgré les mesures annoncées pour septembre, 70 % des enseignants du secondaire verront leur pouvoir d’achat diminuer en décembre 2023 par rapport à décembre 2022
Source : Monter un escalator qui descend
Communiqué de presse : Rémunération des enseignants et enseignantes Ni aumône ni Pacte.