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Fév 02 2023

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La CGT Educ’action censurée lors du CDEN de Saône-et-Loire

Le CDEN (Conseil Départemental de l’Éducation Nationale) est une instance consultée sur toute question relative à l’organisation et au fonctionnement du service public d’enseignement dans le département.

Le CDEN est composé de représentants :

  • des collectivités locales (mairies, conseil départemental, conseil régional)
  • des personnels des établissements d’enseignement et de formation (FSU, FO, UNSA, CFDT, CGT)
  • des usagers (parents d’élèves, associations, etc.)

Le CDEN, réunit ce jeudi 2 février 2023 à la préfecture de Saône-et-Loire, avait pour ordre du jour la présentation et le vote de la carte scolaire du premier degré pour la rentrée 2023. Alors que notre département compte plus de 500 écoles, et perd 723 élèves à cause de la baisse démographique, l’enjeu est d’ajuster le nombre de classes dans les écoles pour suivre au mieux les effectifs, tout en supprimant 20 emplois, conséquences pour la Saône-et-Loire des choix budgétaires du ministère de l’Éducation nationale.

À l’issue des élections professionnelles de décembre 2022, la CGT Educ’action a gagné un siège dans cette instance départementale et compte bien y porter la voix des personnels de l’Éducation nationale.

Pourtant, le ton n’a pas dû plaire puisqu’à deux reprises, M. le préfet s’est permis de couper à la parole durant la déclaration liminaire de la CGT Éduc’action. Il a demandé de cesser d’évoquer la mobilisation massive contre la réforme des retraites, puis l’appel à l’amplification du rapport de force. Le représentant de la CGT Educ’action a choisi de d’amputer sa déclaration d’un passage afin d’être sûr de pouvoir la terminer. Les dernières lignes ont été lues alors que M. le préfet exprimait avec vigueur sa désapprobation au micro. Son attitude est révélatrice d’un État aveugle et sourd au rejet massif d’une réforme injuste. La CGT Éduc’action n’a pas l’intention brider sa parole dans une instance consultative et continuera de porter la voix des personnels auprès des représentants de l’Etat et des collectivités territoriales.

Premier degré

Durant ce conseil, tous les acteurs de la communauté éducative se sont inquiétés de la baisse des moyens dans notre département rural. Derrières des moyennes de taux d’encadrement qui peuvent sembler satisfaisantes, se cachent souvent de dures réalités.

Les maires de petites communes s’inquiètent des lourds investissements que les communes doivent faire pour leurs écoles, alors que leur fermeture peut intervenir d’une année à l’autre.

La FCPE signale que l’on atteint un point de rupture dans toute la société et que l’État devrait s’ne inquiéter.

La FSU rappelle que l’évolution démographique n’a pas toujours été suivie, notamment pendant la présidence Zarkozy qui a vu de très nombreuses suppressions de postes alors que le nombre d’élèves était en hausse. On paye encore les conséquences de ce véritable plan social et les taux d’encadrement en France restent les derniers de l’OCDE.

À l’issue de ce CDEN, la proposition de la carte scolaire dans le 71 a été rejetée par 14 voix contre (dont tous les syndicats), 7 abstentions (dont le département et la Région) et 1 vote pour. Le CDEN étant une instance consultative, les mesures annoncées s’appliqueront bien évidemment.

Synthèse des mesures dans le 1er degré suite au CDEN du 02/02/23

2nd degré

La dotation horaires de collèges du département est présentée pour information. La Saône et Loire perd 6 élèves, La dotation horaire reste stable.

La CGT fait remarquer qu’il est faut être prudent quand on met sur le même plan -56 H Postes et +55,25 HSA. Si on comprend bien qu’une perte d’heures postes, signifie des postes supprimés, des services partagés sur plusieurs établissements, il faut aussi comprendre la signification des heures supplémentaires dans l’éducation : elles ne servent pas seulement à rémunérer des tâches supplémentaires en plus du service d’enseignement, mais bien souvent de l’enseignement, au détriment d’un collègue de la même discipline qui sera, lui, envoyé sur les routes du département en service partagé, quand son poste n’aura pas été simplement supprimé. Ces heures supplémentaires contribuent grandement à la surcharge de travail des collègues qui croulent déjà dans la gestion du quotidien. La CGT rappelle que ces heures sont moins bien rémunérées que les heures postes et qu’elles sont aussi source d’inégalité entre femmes et hommes et entre les générations. Pour la CGT, +55,25HSA, c’est aussi du moins pour les conditions de travail.

Les effectifs de quelques collèges sont suivis de près car certains niveaux sont proche du seuil de 30 élèves qui déclencherait l’ouverture de classes :

  • Marcigny (niveau 4°)
  • St Exupéry Montceau (3°)
  • Charolles (5°)
  • St Exupéry Mâcon (6°)
  • St Gengoux le national (6°)
  • St Rémy (5°)
  • La FCPE et la CFDT attirent l’attention sur le collège de la Croix menée au Creusot, dont le effectifs sont proches de 30 sur tous les niveaux. La DSDEN signale que cette situation a déjà eté prise en compte par une dotation supplémentaire de 14h.

Récapitulatif des DHG en collège

Dotation SEGPA

Dossier de presse du bilan de la rentrée 2022 par la DSDEN71

 


 

DÉCLARATION DE LA CGT ÈDUC’ACTION

Au Conseil Départemental de L’Éducation Nationale de Saône-et-Loire

Mesdames et messieurs les membres du CDEN

Après de longues années d’absence, la CGT Educ’action est de retour dans cette instance dont l’ordre du jour est la préparation de la rentrée 2023. Même si notre représentativité reste modeste, elle est en progrès dans toutes les académies et c’est pour nous la reconnaissance du travail réalisé par nos militants, tant pour assister et défendre nos collègues individuellement et collectivement, que pour porter notre projet d’école dans les établissements.

Nous tenons à remercier l’administration et madame la directrice académique pour la qualité et la sincérité des échanges en CSA et en groupe de travail. Toutefois, nous ne pourrons nous satisfaire de l’exercice qui consiste à répartir départementalement les conséquences néfastes d’un budget de l’Éducation nationale qui n’est pas à la hauteur des enjeux. C’est pourquoi vous pourrez rarement compter sur l’approbation de la CGT dans les votes.

Actuellement, dans les collèges, les directions et les enseignant·es tentent d’organiser les services avec les moyens insuffisants qui leur sont alloués. Chacun y va de sa tambouille pour interpréter les dispositifs hors-sols et sans base réglementaire (dont la suppression de la technologie en 6e) inventés par notre ministre et communiqués par voie de presse, comme en avait l’habitude son prédécesseur. Il serait cocasse que le gouvernement et sa majorité relative soit renversé·es avant que les décrets tant attendus ne soient signés…

Ainsi, depuis des années, nos collèges voient défiler régulièrement des cortèges de nouveaux dispositifs (AP, EPI, devoirs faits, parcours, consolidation/approfondissements…), et de diverses injonctions dont le but serait de palier les défaillances d’un système éducatif en perdition. Seuls comptent les savoirs fondamentaux, les exercices répétitifs et les prescriptions pédagogiques descendantes pour dire aux enseignant·es comment ils et elles doivent travailler. Ces dispositifs financés à budget constant peinent à masquer les politiques d’austérité menées depuis des années par les gouvernements successifs et qui sont responsables de la dégradation des conditions d’apprentissage des élèves. On en oublierait presque que le vrai travail se fait en classe, en effectif réduit ; qu’il demande du temps et l’approbation ainsi que l’engagement de tous et toutes.

La nouveauté de cette rentrée 2023 sera que le 1er degré n’est plus épargné (si tant est qu’il l’ait été sur le plan pédagogique). Alors que la baisse démographique aurait pu permettre de redonner de l’air aux équipes, de reconstituer un réel vivier de remplaçants et de RASED, de réparer les effets d’une carte de l’éducation prioritaire absurde… le choix est fait de rendre des postes et de fermer des classes. Aucune leçon n’aura donc été tirée de la douloureuse période COVID que nous avons traversé et dont les enfants payent encore les conséquences.

Après une crise sanitaire qui a ébranlé le monde, une crise énergétique qui menace, une crise climatique qui s’installe dans la durée et la guerre aux portes de l’Europe, dans un contexte inflationniste, le président Macron, tel un pompier-pyromane, s’obstine à vouloir imposer par pure idéologie libérale, sa réforme des retraites au prix d’une crise sociale majeure.

Nous sommes réunis au sur-lendemain d’une deuxième mobilisation historique contre le projet de réforme des retraites présenté par le gouvernement Borne. Dans notre département, c’est près de 19 000 personnes qui ont battu le pavé pour dénoncer ce projet profondément injuste et inégalitaire. [première coupure de parole par le préfet de Saône et Loire] A l’échelle nationale, avec plus de 2 millions de manifestants et manifestantes, le 19 puis le 31 janvier, les salarié∙es, retraité∙es et jeunes ont riposté à l’obstination gouvernementale avec les armes à leur disposition : les grèves et les manifestations.

[passage non lu en séance]

Depuis des semaines, les membres du gouvernement arpentent les médias pour entonner les louanges de cette réforme en mettant en avant l’objectif de sauver le système. Ils promettent monts et merveilles la main sur le cœur. Mais personne n’est dupe. Et plus les ministres tentent de faire œuvre de pédagogie, plus la réforme apparaît sous son vrai jour : inutile budgétairement et cruelle pour les précaires, les femmes, celles et ceux qui subissent les carrières longues et l’usure des métiers pénibles. Elle n’est que l’expression de la lutte des classes menée contre les travailleurs et travailleuses.

[fin du passage non lu en séance]

C’est pourquoi, à la veille des vacances de février, la CGT Educ’action appelle tous les personnels de l’Education Nationale à rejoindre les initiatives locales pour maintenir la mobilisation, à soutenir les salarié·es en grève pour leurs retraites, leurs salaires, leurs emplois et leurs conditions de travail, et à se joindre massivement aux manifestations intersyndicales des 7 et 11 février prochains. [deuxième coupure de micro par le préfet de Saône-et-Loire] Face à un gouvernement qui n’entend pas céder, nous devons élever le rapport de force et nous organiser sur la durée, jusqu’à la victoire, quitte à interroger la légitimité du gouvernement Borne s’il persiste dans son aveuglement.

Télécharger la déclaration de la CGT Éduc’action 71


La CGT Educ’action remercie les syndicats FSU et FO pour leur soutien en séance face à cette censure inacceptable de la parole d’un représentant des personnels par le représentant de l’Etat.

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