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Juil 07 2023

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Déclaration de la CGT Educ’action del’académie de Dijon à la CAPA du 2nd degré le 7 juillet

Mesdames et Messieurs les membres de la CAPA,

Après une séquence historique de mobilisation contre la réforme des retraites, face à un gouvernement qui a dévoyé tous les artifices de la 5e république pour parvenir à ses fins, nous continuerons de revendiquer une retraite à 60 ans pour toutes et tous. Nous reprendrons ce qui nous a été volé et ferons en sorte de mettre en place la retraite à 60 ans.

Loin de l’apaisement promis, les derniers jours ont été marqués par le meurtre de Nahel, suivis par des émeutes dans les quartiers dits sensibles. Cette réaction de violence est le résultat d’une précarisation, autant matérielle qu’intellectuelle, des habitants de ces quartiers. Depuis des années, les gouvernements ont choisi de détourner leur regard des banlieues. La destruction des services publics aggrave l’ostracisation de ces territoires et de leurs habitants, créant de véritables no man’s land. À contre-courant de l’escalade autoritaire exigée par certains, la CGT Educ’action revendique plus de moyens pour les services publics sur tout le territoire et une véritable politique de désenclavement sociale et géographique.

Dans l’Éducation nationale aussi, l’actualité est brûlante, car le président Macron multiplie les annonces démagogiques (pacte enseignant, SNU, réforme de la voie pro, école inclusive…) pour tenter de faire oublier le rejet de sa réforme des retraites par la population.

Le Pacte enseignant aurait comme double ambition de répondre à la légitime revendication du pouvoir d’achat et à la problématique des remplacements de courte durée, mais il ne répond à aucune de ces deux questions. Le Pacte ne résoudra pas le problème des absences, car il ne s’intéresse pas aux difficultés à remplacer un·e collègue et parce qu’il occulte la gestion des remplacements de longue ou moyenne durée. Le pacte enseignant ne répond pas non plus aux revendications salariales dans l’éducation. Le compte n’y est pas pour compenser les années de gel du point d’indice, l’inflation galopante et l’augmentation de la charge de travail. Il ne répond en rien au tassement des grilles des personnels administratifs, ni aux salaires indigents de AESH.

Le pacte-enseignants, n’est qu’un instrument managérial de plus pour briser les statuts, contourner les obligations réglementaires de service, diviser les équipes, renforcer le pourvoir discrétionnaire des chef·fes d’établissement et augmenter les inégalités Femmes/Hommes. Pire, en instituant la rémunération d’un temps de travail par une prime défiscalisée et exonérée de cotisations sociales, l’Etat assèche les caisses de solidarité et institutionnalise le travail au noir dans la fonction publique. C’est pourquoi la CGT Educ’action invite tous les collègues à refuser de signer cette compromission du “travailler plus pour perdre un peu moins”.

L’année prochaine verra la mise en place du Service national universel, pour les élèves de Seconde. Au programme : levée de drapeau, uniforme, soumission et formatage de la jeunesse, chant guerrier… tout cela pendant 12 jours sur le temps scolaire, diminuant d’autant les heures d’enseignement.

Initié avec les classes défense dans les établissements REP où l’armée fait sa promotion auprès des publics défavorisés, l’immixtion du militaire dans l’Education nationale se poursuit via le SNU. La CGT Educ’action dénonce cette logique de militarisation de l’École et exige que les 6 milliards par an prévus dans un rapport sénatorial de 2017 servent à donner des moyens à notre service public d’Éducation.

L’objectif principal de la énième réforme de la Voie professionnelle, revendiquée par le MEDEF et annoncée par Macron, semble être de répondre aux besoins locaux et immédiats du marché. D’éducateurs, les personnels des lycées professionnels deviendront de simples formateurs. Cette orientation délaisse la portée émancipatrice de l’École et a pour mission de produire des élèves formatés à la logique entrepreneuriale. Par la création de « bureaux d’entreprises » dans les lycées, le patronat tente de s’implanter dans un maximum d’établissements.

Cette transformation de la voie pro a une logique claire : mettre en avant les compétences au détriment des diplômes nationaux. Sans diplômes nationaux, plus de possibilités légales de faire correspondre les salaires à un niveau de qualification reconnu nationalement. Quand on sait par ailleurs que les conventions collectives sont attaquées de toutes parts, l’idée est simple : casser les diplômes et l’objectif d’émancipation des apprenant-e-s afin d’en faire des travailleurs et des travailleuses dociles devant se satisfaire d’un salaire de misère. C’est le retour d’une École utilitariste et adéquationiste qui vise à transformer les lycées professionnels en des centres pourvoyeurs de main d’œuvre bon marché pour le bassin d’emploi local. La CGT Educ’action revendique, au contraire, un lycée professionnel émancipateur et formateur.

Les personnels précaires ne sont pas en reste des attaques du gouvernement avec le projet concernant la création des Accompagnant.es de réussite éducative. Ce nouveau métier serait le résultat de la fusion des AED et AESH dans le cadre du plan handicap du gouvernement. Si l’objectif est de faire encore des économies sur les personnels précaires, de mutualiser, voire d’optimiser les services, les personnels concerné·es ont raison de s’interroger et de s’inquiéter.

La politique de l’École inclusive telle qu’elle est pratiquée actuellement est un véritable non-sens éducatif, au service des économies et de l’affichage médiatique plutôt qu’au service des élèves et des personnels.

Bien sûr, n’oublions pas d’aborder le sujet du jour : la titularisation des personnels bénéficiaires de l’obligation d’emploi et le refus de titularisations de stagiaires agrégé·es. Nous avons pu constater lors de la CAPA sur les congés de formation professionnelle à quel point l’accès au corps des agrégé·es représente une réelle perspective d’évolution de carrière pour de nombreux collègues. Pour certain·es, l’agrégation répond à la fois à l’espoir d’une revalorisation salariale et à celui d’une réduction du temps de travail. On comprend que l’institution ne se satisfasse pas de ces seules motivations légitimes. Pour la première fois, les cas de refus de titularisation sont soumis à cette CAPA académique. C’est l’occasion pour nous de regretter que l’article 7 du décret 94-874 ne le permette pas pour les candidats des autres corps que les agrégés.

Dijon, le 7 juillet 2023

Lien Permanent pour cet article : https://www.cgteducdijon.org/declaration-de-la-cgt-educaction-delacademie-de-dijon-a-la-capa-du-2nd-degre-le-7-juillet/

CGT Educ' Dijon

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