Pour le premier exercice de la promotion à la classe exceptionnelle, le rectorat a convié toutes les organisations syndicales à un groupe de travail pour expliquer la logique qui a été mise en œuvre, dans un soucis de transparence.
Une Commission paritaire s’est tenue ensuite pour valider les promotions, mais seuls les personnels Hors Classe pouvait y siéger.
Les promotions prononcées lors de cette commission paritaire prennent effet le 1er septembre 2017, et une nouvelle campagne de promotion de grade est lancée dès avril au titre de l’année 2018.
Classe exceptionnelle et petits arrangements en arrière cours.
Depuis la mise en place du PPCR, rejeté par une majorité syndicale, la CGT Educ’action dénonce la création de la classe exceptionnelle, promotion « fonctionnelle » dont l’immense majorité des collègues sont écartés de fait. C’est l’occasion pour l’administration de récompenser au « mérite » ses bons petits soldats, mais les chiffres et les pratiques risquent de décevoir les illusions de ceux qui en ont encore.
Premier constat édifiant et premier obstacle : Les rectorats sont incapables d’identifier quels personnels ont occupé les fonctions qui donnent accès à cette promotion. Il est donc nécessaire de candidater et de remplir correctement son CV sur i-prof.
La surprise et le deuxième obstacle : Plus de la moitié des candidats ont été écartés et découvrent qu’ils ne remplissent pas les critères restrictifs définis par la loi pour espérer bénéficier de cette promotion de grade.
Sont écartés de la promotion :
- Les formateurs académiques qui ne sont pas titulaires du CAFA. Comme cette certification a été créée en 2015, ils devront encore patienter 5 ans dans le meilleur des cas ,avant de pouvoir candidater.
- Les enseignants en BTS qui ne sont pas sur un poste spécifique BTS.
- Les années d’enseignement en éducation prioritaire avec un complément de service. Pourtant les services à temps partiel sont pris en compte. (Il s’agit ici d’une interprétation de la loi par le ministère, et elle est certainement contestable)
Parmi les personnels Hors Classe, un premier vivier de promouvable est constitué par des personnes ayant exercé 8 ans des fonctions particulières définies pas la loi. Le deuxième vivier concerne les collègues ayant atteint le 6eme échelon de la Hors Classe.
Quelques chiffres :
Classe exceptionnelle, classe sexiste
|
664 promouvables (622 dans le second degrés + 42 pour l’université)
dont : 187 candidatures recevables dans le vivier 1 et 477 promouvables pour le vivier 2
Candidats |
Promus |
Avis Excellent |
Avis Très Satisfaisant |
|
Vivier 1
|
187
|
124 |
28 |
37 |
66% |
20% |
20% |
||
Vivier 2
|
477
|
30 |
23 |
0 |
6% |
5 % |
30 % ? |
Notre analyse :
Les avis « Excellent » et « Très Satisfaisant » sont contingentés pour chaque vivier. Les avis « Satisfaisant » et « Insuffisant » ne le sont pas.
On constate que le nombre d’avis dont dispose le rectorat est très insuffisant par rapport au nombre de candidats dans le vivier 1. Ou plutôt, qu’il y a bien trop peu de candidats éligibles par rapport au nombre de promotions possibles. En effet, les deux tiers des candidats du vivier 1 sont déjà promus lors de cette première campagne. D’ici quelques années, il n’y aura plus beaucoup de promotions possibles dans ce vivier.
Au contraire dans le vivier 2, le nombre d’avis à distribuer est bien trop important au regard des promotions possibles. La conséquence est que les avis « Très satisfaisant » n’ont pas été attribués et que le rectorat a simplement cherché 7 personnes ayant une carrière exemplaire parmi les 454 candidats restants.
Au final 6 % des promouvables auront été promus dans ce vivier 2 et ils doivent avoir un avis « excellent » du rectorat pour l’être, alors que près de la moitié des promus du premier vivier n’ont qu’un avis « Satisfaisant ».
Comment sont attribués les avis du rectorat :
Les avis sont décidés en fonction des appréciations du Chef d’Établissement et de l’inspecteur (quand il y en a une), tout en essayant de respecter une équité de genre, une équité entre les fonctions, les matières, les missions, l’établissement… et tout en essayant de ne pas promouvoir trop de jeunes candidats, qui satureront la Classe Exceptionnelle jusqu’à leur départ en retraite.
Au final sans critères véritablement objectifs, l’équation est tellement complexe qu’elle laisse libre à l’arbitraire le plus total et l’incompréhension généralisée.
On comprend pourquoi le rectorat prend la peine de dédramatiser l’exercice et tente d’entraîner les syndicats dans cette mécanique dont nous ne devrions pas nous occuper.
Dans les jours prochains, une nouvelle campagne de promotion de grade sera ouverte au titre de l’année 2018 (avec prise d’effet au 1 septembre 2018). Nous ne pouvons que vous inviter à compléter consciencieusement votre CV sur e-prof, et à ne pas trop vous faire d’illusions sur les résultats. Les syndicats siégeant seront encore une fois bien incapables de vous expliquer pourquoi l’un est promu et l’autre pas.
La CGT Educ’action n’ayant pas d’élu Hors-Classe, nous ne pouvons siéger lors des CAPA pour la classe exceptionnelle. Vous pouvez remédier à cela en votant massivement pour nous lors de élections professionnelles de décembre prochain. Nous pourrons alors défendre votre dossier, mais nous continuerons de dénoncer la logique de cette procédure.
La CGT-Éduc’action revendique une grille à un seul grade avec un avancement uniforme pour tous.