Après un report de la CAPA causé par le boycott des organisations syndicales, la Commission Administrative Paritaire Académique pour la promotion au grade de la Hors-Classe des Certifiés s’est tenue lundi 2 juillet.
Les Organisations Syndicales (CGT Educ’action, FO SNLC, SGEN CGTDT, SNES FSU), y ont dénoncé la fin annoncée du paritarisme et réaffirmé que la Hors Classe devait être accessible à tous en fin de carrière, avec quelques subtilités pour chacune d’elles (voir déclaration CGT Educ)
Nous y avons dénoncé le caractère opaque des différents avis émis, qui ne font plus l’objet d’une appréciation littérale, ainsi que le contingentement des avis (comme si nous décidions avant de corriger nos copies que seul 1 élève aurait 19 ou 20, que 8 élèves auraient entre 12 et 18, etc…)
Les organisation syndicales, dont la CGT Educ’action, ont dénoncé le gel des avis émis lors de cette campagne jusqu’à la fin de la carrière des agents. Nous y avons montré l’incohérence d’un avis « A consolider », qui ne pourra jamais l’être.
Les discussions avec quelques chefs d’établissement ont montré que les avis qu’ils avaient émis n’étaient pas seulement basés sur la valeur professionnelle de la carrière de l’agent : Certains ont ignoré la règle d’arrondi au supérieur pour calculer le contingent des avis dont ils disposaient; d’autres n’avaient pas conscience du caractère définitif des avis émis; quelques uns ont favorisé une personne qui avait, selon eux, plus de chance d’obtenir la promotion cette année (en oubliant qu’ils privaient ainsi définitivement une autre personne d’un avis plus favorable)… De manière générale, les avis baissés n’ont pas été expliqués aux intéressés, comme le prévoit la circulaire.
Les organisations syndicales ont détecté plusieurs baisses d’avis par les chefs d’établissement, incohérentes avec les avis portés par l’inspection. La lecture des appréciations de l’année dernière a permis de convaincre le rectorat de prendre contact avec les établissements pour confirmer ou infirmer ces avis. Les personnes concernées sont loin dans le classement, et cela ne changera pas les promotions proposées.
Le rectorat nous a expliqué sur quels critères les avis « rectrice » ont été attribués : Ces avis sont contingentés et doivent être en adéquation avec les avis émis par les chefs d’établissement et les inspecteurs… mais pour départager les candidats, il a fallu regarder également leurs appréciations antérieures, puis leur ancienneté de grade, puis l’ancienneté de corps, l’ancienneté d’échelon et enfin l’age. Bref, une belle usine à gaz pour apprécier la « valeur professionnelle des agents ».
Les candidats ont été classés par barème (points d’ancienneté + points rectrice), puis par ancienneté de grade, de corps, d’échelon et finalement par date de naissance. Le projet initial du rectorat, qui nous avait été présenté en juin, sélectionnait les promus à partir des avis « rectrice », ce qui en faisait un critère ultra prépondérant et conduisait à des situations difficilement justifiables.
Il y avait 1134 candidats, les 192 premiers (sauf 6 oppositions de la rectrice) ont été proposés pour la promotion à la Hors-Classe. Le Ministère de la Fonction Publique ayant finalement communiqué le nombre de promotions possibles, il ne reste plus qu’a attendre l’arrêté officiel pour que ces promotions soient effectives au 1er septembre 2018. Les promotions de chacun devraient dores et déjà être affichées sur i-prof. Vous pouvez nous contacter pour connaître votre situation personnelle au regard de cette promotion.
Echelon | Candidats | Promus | % Promus |
11 | 166 (dont 56% de femmes) | 98 | 58 % |
10 | 630 (dont 64% de femmes) | 94 | 15 % |
9 | 338 (dont 64% de femmes) | 0 | 0 % |
Pour résumer, la promotion à la Hors-Classe, est un système opaque, incohérent et injuste au cours duquel l’administration prétend estimer la valeur professionnelle d’un enseignant. Cela laisse présager du pire alors que le ministre de l’action publique annonce la généralisation du salaire au mérite pour les fonctionnaire et la fin du paritarisme.