Le collectif d’étudiants de l’Institut National Supérieur du Professorat et de l’Éducation de Dijon, toutes disciplines confondues tient à vous faire part de leurs difficultés, revendications et propositions concernant les modalités de leur formation et leurs conditions de travail :
Nous souhaitons principalement une prise en charge complète des frais de transport, une revalorisation des salaires des contractuels et des indemnités des SOPA.
Il existe aujourd’hui différents statuts d’enseignant en formation chacune donnant lieu à rémunération donnée :
- les fonctionnaires-stagiaires ayant réussi le concours rémunérés 1450€ /mois
- les enseignants contractuels ayant échoué au concours rémunérés 700 € /mois
- les enseignants-stagiaires SOPA ayant échoué au concours et n’ayant pas de contrat salarié « rémunérés » 126 €/mois
Un fonctionnaire-stagiaire gagne environ 20 €/h qu’il soit face à ses classes, en observation avec tuteur ou en formation tandis qu’un enseignant-stagiaire SOPA n’est pas rémunéré pour ces mêmes missions. Les contractuels quant à eux sont uniquement rémunérés pour l’enseignement qu’ils délivrent en classe et n’ont pas la possibilité de faire autant d’heures d’enseignement que les fonctionnaires-stagiaires. Les contrats d’alternance, la situation des externes en médecine, sont des exemples qui prouvent qu’il est possible de faire mieux que 126 euros par mois pour la rémunération des SOPA.
À cela s’ajoute l’absence d’un système satisfaisant de remboursement pour les frais de transport. Ils peuvent être importants étant donné l’éloignement extrême entre les lieux de stage, lieux de formation et potentiellement lieux de résidence.
Il existe déjà une Indemnité Forfaitaire de Formation (IFF) de 1000 euros censée couvrir ces frais ; Elle n’est accessible qu’aux fonctionnaires stagiaires. Les autres statuts pourtant les plus précaires, n’y ont pas accès. Cette aide doit être généralisée et revalorisée. En l’état, les stagiaires contractuels et SOPA subissent une double peine. Les frais de transport peuvent être largement supérieurs à leurs indemnités de stage déjà trop faibles : Il est injuste de payer pour travailler.
La charge des frais de transport n’est d’ailleurs pas une grande difficulté uniquement pour les M2T : les fonctionnaires stagiaires perdent également beaucoup dans leurs déplacements entre INSPE, domicile et lieu de stage. Certains frais importants ne sont pas remboursés pour celles et ceux résidant à Dijon et dans les communes limitrophes.
Dans d’autres académies, comme Clermont ou Grenoble, les lieux de stage sont dans un rayon maximum de 30km. Pour faire de même en Bourgogne, il faut augmenter les indemnités des tuteurs, pour avoir suffisamment d’établissements prêts à accueillir des stagiaires près de Dijon. En effet, les tuteurs ne perçoivent pas assez, au vu de leur investissement dans notre formation. De plus, ceux d’entre eux qui suivent les SOPA et les contractuels, sont quatre fois moins bien payés que les tuteurs suivant les fonctionnaires stagiaires. Pourtant, les SOPA étant en observation, leurs tuteurs sont beaucoup plus présents.
Nous souffrons de la nouvelle maquette due à la réforme, qui impacte à la fois les personnels de l’INSPE et les étudiants qui se retrouvent dépassés, avec une pression intolérable. De manière plus large, nous vivons des situations inégalitaires et difficiles liées à notre rémunération.
Nous avons commencé à mutualiser nos frais de transport en attendant qu’une prise en charge des transports digne de ce nom, ainsi qu’une meilleure indemnité des SOPA et contractuels ne soient mis en place. Lors des affectations, le système actuel récompense plus la chance que le mérite, en précarisant ceux et celles dont le lieu de stage est éloigné.
Notre insatisfaction s’ajoute à l’inquiétude, quant à la disparition du statut de fonctionnaire stagiaire l’an prochain : tous les M2 MEEF devront alors subir les conditions de travail intolérables des contractuels et SOPA ! Il est donc important de repenser ce modèle dès maintenant.
Alors que l’on nous apprend à tout faire pour mettre nos élèves en situation de réussite, il serait temps que nous ressentions la même chose quant à notre propre formation.