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Avr 11 2020

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La continuité pédagogique dans l’Yonne

Le premier constat à déplorer concerne la fracture numérique qui creuse les inégalités entre les classes sociales que ce soit dans le primaire mais aussi dans le secondaire. Cette fracture s’exprime de plusieurs façons : certaines familles ne disposent pas d’équipement que ce soit d’ordinateurs, de tablettes, d’imprimantes… ; d’autres résident dans des zones où les connexions sont inexistantes où très hasardeuses… Ce fossé entre classes sociales se retrouve aussi dans l’aide apportée aux devoirs par les parents de collégiens dont certains ne maitrisent pas la langue française ; et bien souvent force est de constater que les élèves allophones, que ce soit au collège ou au lycée, se sentent perdus face à cet enseignement à distance. Cependant le travail donné structure et rempli la journée en attendant des jours meilleurs.

Les professeurs dans le secondaire comme dans le primaire ont redoublé d’efforts pour s’approprier certains outils informatiques, pour adapter les cours à distance et produire des supports de qualité. La multitude des supports à gérer : environnement numérique de travail, mail, appel téléphonique des parents s’avèrent très chronophage, d’autant plus que les outils « officiels » mis à disposition n’ont pas toujours été à la hauteur des attentes : connexions parfois impossibles, faiblesse pour l’envoi des pièces jointes trop volumineuses… Les corrections individuelles apportées à chaque élève sont parfois fastidieuses, les retours de travaux demandés se font de façons différentes : photos, pièce jointe dans un mail, retour par l’environnement numérique de travail… Au niveau des élèves de lycée professionnel, l’essoufflement se fait sentir au fil des semaines avec une perte progressive dans le temps du retour du travail et des connexions.

Quant au suivi des élèves et des enseignants par l’administration, il diffère selon les établissements. Généralement, le suivi en collège est plus structuré que celui en lycée où l’administration ne communique peu voire pas. Les élèves décrocheurs sont signalés par les professeurs principaux mais aucun message n’est reçu en retour. Quant aux inspecteurs de l’éducation nationale, ils agissent de façons très différentes selon les disciplines, certains sont assez intrusifs et font remplir des questionnaires hebdomadaires, d’autres proposent des classes virtuelles ou des liens permettant d’avoir accès à des ressources pour illustrer les séances.

Ce manque de communication au sein de la communauté éducative peut paraître perturbant et isole davantage l’enseignant qui se retrouve seul à gérer au mieux ses classes… mais pour combien de temps encore ?

 

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