Communiqué de presse
Visite de JM. Blanquer et B. Macron à Dijon : une nouvelle opération de communication.
Depuis des années, la CGT Educ’action soutient les initiatives qui visent à lutter contre le harcèlement en milieu scolaire. Si elle ne rejoint pas tout le temps les décisions prises en ce sens par les différents ministères qui y travaillent, notre organisation syndicale estime qu’il faut faire davantage pour que l’Ecole soit un lieu apaisé pour tous les élèves, mais également pour l’ensemble de la communauté éducative qui travaille dans des conditions parfois bien trop précaires pour assurer une bienveillance bénéfique à tou-tes.
La CGT Educ’action était donc curieuse de voir comment la visite de JM Blanquer et de B Macron sur la question du harcèlement du lundi 5 mars à Dijon allait se dérouler et quels espaces et temps d’échanges allaient pouvoir être mis en place pour travailler collectivement sur la question. Le moins que l’on puisse dire c’est que de dialogue avec les professionnels de l’enseignement, il n’en est pas question puisque les syndicats ont été « oubliés » et ont appris par voie de presse (une nouvelle fois) cette visite. Belle preuve de considération à notre égard. Avec un planning serré d’une heure trente environ (temps de déplacement plus important que le temps sur place…), aucune rencontre des acteurs du monde scolaire (ou si peu et sélectionné…), mais une belle opération de mise en scène (normal avec le jeu de rôle du dispositif qui est prévu…) et un grand rendez-vous médiatique où la presse est largement invitée.
Dans ces conditions, la CGT Educ’action ne se pliera pas à ce jeu pipé et ne servira pas de faire-valoir à une vaste opération de communication dont le clou du spectacle sera la photo officielle à 15h35… Si elle ne nie pas que des difficultés scolaires et des actes de harcèlement existent dans tous les types de collèges et lycées, on peut s’interroger sur cette visite dans un des établissements les plus « cotés » de l’académie. La CGT Educ’action s’étonne surtout que les lycées de l’académie en lutte pour le maintien de leurs moyens soient les grands oubliés du déplacement du ministre. Pour nous, la véritable lutte contre le harcèlement mérite mieux que ce déplacement. La CGT Educ’action estime que, parmi les mesures essentielles à mettre en place pour lutter contre cette violence, il est indispensable de renforcer la présence d’adultes formé-es dans les établissements. Pour cela, il faut stopper la saignée des effectifs de personnels enseignants, de vie scolaire, d’infirmièr-ères et d’assistant-es sociaux-ales, et renforcer les moyens de recueillir la parole et la confiance des élèves.
Dijon, le 3 mars 2018